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À New York, une équipe de chercheurs de la NYU a voulu répondre à une question simple : que se passe-t-il lorsque nous troquons nos écrans contre des pinceaux, du papier et des couleurs ? Leur étude, intitulée « In an Age of Screens », avance une hypothèse claire : l’art manuel – dessiner, peindre, coller – pourrait être un antidote aux effets délétères du numérique sur notre santé mentale.

Car à force de vivre derrière nos écrans, nous oublions parfois ce que le geste concret procure. Tenir un crayon, sentir la matière sous les doigts, se concentrer sur une couleur ou un trait… autant de petits rituels qui ralentissent le temps, apaisent l’esprit et recréent un ancrage dans le réel. Selon les chercheurs, ces moments « fait-main » réduisent le stress, favorisent le bien-être émotionnel et restaurent ce sentiment de présence que le flux digital nous dérobe.

À quelques milliers de kilomètres, une autre étude menée par Drexel University va dans le même sens, mais avec une nuance intéressante. Les chercheurs ont comparé deux activités : réaliser un puzzle ou pratiquer un art lié au patrimoine culturel (henné, tissage, mizuhiki japonais…). Résultat : les participants à l’activité patrimoniale ont vu leur anxiété diminuer, leur humeur s’améliorer et leur confiance en eux grandir.

La conclusion est frappante : l’art ne se contente pas de distraire, il soigne. Qu’il soit contemporain ou ancestral, il agit comme un régulateur invisible : il redonne de la place aux mains, au corps, à la mémoire, à l’identité. Là où les écrans fragmentent, l’art rassemble.

À l’heure où nos vies s’accélèrent, ces recherches rappellent une évidence que nous avions presque oubliée : parfois, il suffit de prendre un pinceau, une aiguille ou un fil pour retrouver un peu de sérénité.


Ces deux études contribuent à une vision claire : l’art manuel n’est pas un simple loisir ou une distraction — il représente un antidote puissant au stress numérique, un moyen de reconnecter au réel, au corps, à nos émotions, et de renforcer l’identité individuelle ou collective. Le patrimoine artistique, par sa simplicité accessible et sa connexion culturelle, offre des chemins privilégiés vers un bien-être émotionnel.

À l’Atelier des 5 Sens, cela pose aussi un challenge passionnant : comment promouvoir et déployer ces pratiques de façon systémique — dans les écoles, les entreprises, les hôpitaux, le quotidien des personnes — pour que l’art ne soit plus simplement un supplément agréable, mais une composante reconnue du soin, de la prévention, et du bien-être.