Les prescriptions muséales : quand l’art entre dans l’ordonnance
À Lille, le Palais des Beaux-Arts et le CHU viennent de franchir une étape inédite : signer une convention permettant aux médecins de prescrire des visites au musée à leurs patients. Une démarche pionnière en France, baptisée prescription muséale, qui s’inscrit dans la dynamique “Culture & Santé” et qui pourrait bien transformer le rapport entre soin et culture.
Quand le musée devient une thérapie
Concrètement, les patients peuvent recevoir une prescription médicale leur donnant accès gratuitement au musée, accompagnés ou seuls. L’idée est simple : replacer l’art au cœur du soin, comme un levier de bien-être, de lien social, d’évasion face à la lourdeur des traitements ou à la souffrance psychique.
Comme le rappelle la revue Santé Mentale, la muséothérapie n’a rien d’anecdotique : elle permet d’apaiser l’anxiété, de stimuler les émotions positives, de sortir de l’isolement et de redonner une part de normalité dans un quotidien médicalisé. Les murs du musée deviennent alors un espace de respiration, où les patients retrouvent une expérience esthétique, sensible, parfois même spirituelle.
Une dynamique internationale
La France n’est pas seule sur ce terrain.
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Au Canada, dès 2018, les médecins de Montréal ont pu prescrire des visites au Musée des Beaux-Arts, initiative qui a inspiré de nombreux pays.
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En Belgique, plusieurs établissements de soins collaborent avec des musées pour proposer des parcours culturels aux patients.
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En Suisse, à Neuchâtel, les médecins peuvent prescrire gratuitement des visites de musées et de jardins botaniques pour des patients atteints de maladies chroniques ou de troubles mentaux.
Ces exemples montrent une tendance lourde : l’art et la culture s’imposent peu à peu comme des “médicaments non médicamenteux”, avec une efficacité tangible sur la santé mentale et la qualité de vie.

L’art pourrait aussi devenir un outil stratégique dans l’entreprise : pour réduire le stress des collaborateurs, nourrir la créativité, renforcer la cohésion, améliorer le climat social. Loin d’être réservé aux patients, l’accès à l’art pourrait être pensé comme un droit au bien-être partagé, un investissement en santé préventive et en performance collective.
Et si l’art sortait du cadre médical ?
Reste une question : pourquoi cantonner ces “prescriptions artistiques” au domaine de la maladie, à l’ordonnance et à l’éventuelle prise en charge par la sécurité sociale?
C’est précisément l’ambition de l’Atelier des 5 Sens : faire entrer l’art sous toutes ses formes dans les organisations et les lieux de vie. Non pas comme un luxe, mais comme une nécessité. Non pas comme une parenthèse, mais comme une stratégie. Parce que l’art soigne, apaise et élève, il mérite d’être prescrit — et pas seulement sur ordonnance.
L’art qui soigne, l’art qui apaise, c’est l’Atelier des 5 Sens®.